Une belle bambée ...

... à ski de rando dans les Pyrénées

Départ vers 12h25 de Toulouse, samedi 7 février 1998. Route plutôt calme, déjeuner sympatique avant Cauteret, il faut que je mange bien parce que je sens que ça va être dur, heureusement Sylvie a tout préparé et a fait un très bon gateau au chocolat. Départ du pont d'Espagne (1460m) à 15h40, les skis sont vraiment lourds et ils déséquilibrent mon sac, Le peu de neige que nous foulons de nos pieds plastifiés est gelée, c'est pas pratique leur histoire, surtout qu'il y a une télécabine.

La rampe qui monte vers le refuge après les pistes est bien gelée et il faut déchausser de temps en temps ce qui n'est pas une mince affaire. Même les isards ce moquent de moi.

Refuge Wallon (1865m) vers 18h10, j'ai deux ampoules, réparties bien symétriquement une sur chaque pied, j'aurai du prendre du 39. Le gardien du refuge ne connait pas l'itinéraire de Pascal mais nous promet une "belle bambée", aie, aie, aie... Le refuge est immense, mais c'est même pas chauffé, heureusement Pascal nous achète un pichet de rouge espagnol pour nous réchauffer.

Réveil à 6h30 et départ peu après 7h30 il fait à peine jour. D'abord ca descend, puis ca monte vers un col. Ca monte même beaucoup, en plus au milieu de la pente, Pascal s'amuse à faire des zigzags nous obligeant à effectuer des manoeuvres hazardeuses avec un ski en l'air, et l'autre à moitié posé : des "conversions" qu'ils appellent ça.. En plus j'ai mal au pied gauche qui me serre. J'aurai du prendre du 41. Heureusement il fait beau et au col on aura du gateau au chocolat.

Col d'Aratille (2528m), 10h20. Et ben, c'est dur! Devant y'a des montagnes qu'on voyait pas d'en bas.

Pour changer on descend (c'est pas vraiment plus facile pour moi parce que la neige elle est pas bonne pour le ski de vitesse), puis on traverse histoire d'aller remonter plus loin, parce que là on est en haut alors forcément.

On recolle les peaux pour que ça monte mieux et on remonte sous une chaleur pénible vers une brèche, ils sont fous, c'est vachement raide!! Pascal est devant et prend toute la bonne neige fraiche, nous on nous oblige à skier dans les traces, en plus c'est lui qui a la pelle pour jouer dans la neige, alors que moi j'ai tout le pain pour nous tous et c'est lourd.

Ce coup la si on y arrive je bouffe n'importe quoi même une orange! La neige est dure, il fait chaud, pascal a fait plein de trous dans la neige exprés pour que ca soit plus dur en ski, du coup on est obligé de vider nos sacs complètement pour atrapper nos crampons. Le couloir est super raide (au moins 70 degrés), et il n'y a pas un poil d'ombre.

12h40 : Le col "truc" (ce machin n'a même pas de nom : personne n'a encore reussi à le franchir) L'Avocet donne 2740m, mon coeur 170. Enfin, on mange, malheureusement il n'y a plus de gateau au chocolat.

Evidemment après ca descend. Ca colle aux skis, c'est pas dammé du tout, et même un bon skieur comme moi, j'ai des problèmes et commet quelques légères fautes de cares bien compréhensibles vu que c'est pas mes skis de d'habitude et que c'est pas dammé.

Arrivé en bas (2400), Pascal annonce qu'on va remonter vers la brèche Peyrot, à 2632m. Je m'en doutait un peu en ne voyant pas le parking. Grosse chaleur, y a des montagnes partout avec de la neige dessus mais je m'en fout.

Il faut encore faire des tas de Zig et des tas de zags avec tout plein de "conversions" du pied droit et du pied gauche avec des coup de talons au milieu avant d'arriver en haut. La c'est clair, c'est beau, c'est fascinant j'y resterai des heures, à attendre l'hélico. Malheureusement Sylvie c'est trompée et a pris l'ARVA, au lieu du portable.. Va falloir descendre. Je cherche les pistes, y'en a pas!!!

Ensuite c'est la descente, Pascal frime en descendant, n'empêche que, à un moment, il a déchaussé un ski sur une minuscule bosse.

Ensuite, ca descend, puis ca descend, à un moment ca remonte dans les arbres, puis ca descend mais moins. On est obligé d'enlever nos skis parce qu'il ne faut pas abimer les arbres du parc national, mais dans l'ensemble ca descend. On rejoint les pistes de ski, mais évidemment, tous les autre skieurs ont labouré la piste pendant qu'on montait, et il ne reste pas grand chose. Ensuite c'est plat il faut pousser comme un malade sur les batons parce que c'est une piste de fond ou ils m'ont amené !!! Enfin on rejoint la voiture ou un beau nuage de gasoil nous attend. J'ai perdu 10kg, ma langue frotte par terre, mes pieds sont heureux de retrouver la voiture et moi aussi.

Christophe


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